LES CONTEMPLATIONS
XXV
Victor Hugo
Je respire où tu palpites,
Tu sais; à quoi bon, hélas!
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t’en vas?
A quoi bom vivre, étant l’ombre
De cet ange qui s’enfuit?
A qui bom, sous le ciel sombre,
N’être plus que de la nuit?
Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t’en ailles
Pour qu’il ne reste plus rien.
Tu m’entoures d’auréoles;
Tu voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t’envoles
Pour que je m’envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, car dans ta main blanche
Tu tins ce sauvage oiseau.
Le mariage est l'une des formes les plus anciennes et les plus universelles d'union entre deux personnes, mais il n'a pas toujours été tel que nous le connaissons aujourd'hui. L'histoire du mariage montre qu'il a eu des fonctions, des significations et des rituels différents au fil du temps et selon les cultures.
Dans l'Antiquité, le mariage était avant tout considéré comme un moyen d'établir des alliances politiques, économiques ou militaires entre des familles, des tribus ou des royaumes. L'amour et le consentement des futurs époux n'étaient pas considérés comme essentiels, et les mariages étaient souvent arrangés par les parents ou les chefs. Certains peuples, comme les Grecs et les Romains, autorisaient le divorce et la polygamie, tandis que d'autres, comme les Juifs et les Chrétiens, défendaient l'indissolubilité et la monogamie du mariage.
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Avec l'expansion du christianisme en Europe, le mariage a été réglementé par l'Église catholique, qui le considérait comme un sacrement, c'est-à-dire un signe de la grâce de Dieu. À partir du XIIe siècle, le consentement des futurs époux est nécessaire pour que le mariage soit valide, mais l'influence de la famille et des intérêts sociaux reste importante. Le mariage était considéré comme un moyen de garantir la procréation, la fidélité et l'assistance mutuelle entre les époux.
Cependant, à partir du XVIe siècle, avec la Réforme Protestante, le mariage a commencé à être remis en question en tant que sacrement et institution indissoluble. Certains réformateurs, comme Luther et Calvin, soutiennent que le mariage est un ordre civil et que le divorce est possible en cas d'adultère ou d'abandon. En outre, de nouvelles formes de mariage civil, non religieuses, reconnues par l'État, ont vu le jour.
Roberto Vicentti mariés. Ruben @rnn_soy e Juan @juansavi. De photo de @elisabethperez_estudiocreativo
À partir du XVIIIe siècle, avec le siècle des Lumières et la Révolution Française, le mariage est considéré comme un contrat libre entre deux personnes qui s'aiment et recherchent le bonheur. L'amour romantique devient l'idéal du mariage et le rôle des femmes est valorisé. Le mariage devient également un droit de l'homme qui doit être garanti à chacun, indépendamment de sa classe, de sa race ou de sa religion. Souvenons-nous de Rufus, philosophe stoïcien du Ier siècle après J.-C., qui défendait déjà à l'époque la présence de l'amour et que le mariage idéal serait celui où les partenaires rivalisent pour montrer qui aime le plus l'autre, l'égoïsme étant la source de tous les problèmes conjugaux.
Nietzsche, dans son ouvrage L'Antéchrist, affirme que "l'amour est l'état dans lequel les hommes sont le plus susceptibles de voir les choses telles qu'elles ne sont pas", défendant avec scepticisme le mariage comme une forme d'esclavage et l'amour romantique comme une illusion. Au cœur de cette déclaration se trouve une défense claire de la liberté individuelle. Aujourd'hui, le mariage prend cette forme libre, dans un choix enveloppé du sentiment le plus noble qui soit, l'amour. Nous ne pouvons ignorer les profondes mutations sociales qui ont eu lieu au cours des deux derniers siècles : légalisation du divorce dans plusieurs pays, émancipation des femmes, révolution sexuelle, contraception, procréation assistée, mariage entre personnes de même sexe, etc.
Roberto Vicentti marié. De photos de @_pat_art_ (insta) | @patartfotografie (fb)
Aujourd'hui, le mariage peut être compris comme une façon d'exprimer l'amour et l'engagement entre deux personnes, mais ce n'est pas la seule façon. Cependant, il est important de comprendre que toute forme de relation doit être basée sur la liberté intérieure, la liberté du corps et le choix conscient de vivre l'amour de la seule manière possible, en toute liberté.